Gynécomastie
La gynécomastie, caractérisée par un développement excessif des seins chez l’homme, est une affection fréquente uni ou bilatérale pouvant entraîner un retentissement psychologique sévère et aussi une éviction sociale.
La gynécomastie apparaît en général à l’adolescence, pouvant créer de véritables complexes dans une période particulièrement fragile de création de l’image corporelle masculine.
La gynécomastie est en général asymétrique avec une prolifération anormale et excessive de la glande mammaire et de la graisse du sein.
En cas de prolifération graisseuse isolée, on parle de fausse gynécomastie ou adipomastie. L’adipomastie est en générale diffuse et homogène dans le sein alors que la vraie gynécomastie glandulaire est plus centrale, située derrière l’aréole et le mamelon avec une projection inesthétique de la plaque aéro-mamelonaire. La gynécomastie est plus ferme et souvent douloureuse à la palpation.
Dans la grande majorité des cas, la gynécomastie est dite essentielle ou physiologique, c'est-à-dire qu’aucune cause n’est retrouvée.
Toutefois, un bilan endocrinien complet droit être réalisé avant toute intervention chirurgicale avec dosages hormonaux, échographie testiculaire et mammographie bilatérale. Ce bilan systématique permet, dans certains cas, de retrouver une cause médicale ou une toxicité médicamenteuse.
Lorsqu’une cause médicale est retrouvée, celle-ci est bien sûr traitée en priorité.
Le bilan hormonale et l’échographie testiculaire permettent d’éliminer une tumeur hypophisaire et testiculaire pouvant être responsable de la gynécomastie.
Dans certains cas, un traitement hormonal de deux à trois mois pourra être prescrit par l’endocrinologue pour réduire la gynécomastie. Ce traitement hormonal pré-opératoire est, en général, peut efficace. Seule la chirurgie, méthode fiable et définitive, permet de traiter de façon efficace la gynécomastie.
Cette intervention chirurgicale peut être prise en charge par la sécurité sociale en cas de gynécomastie sévère pouvant entraîner un déséquilibre d’ordre sexuel et dans certaines conditions (gynécomastie asymétrique, douloureuse avec distension aréolaire).
L'intervention chirurgicale pour gynécomastie
Elle est réalisée sous anesthésie générale.
En cas de gynécomastie purement graisseuse ou adipomastie, la lipo-aspiration peut être réalisée de façon unique et exclusive. Dans ce cas, une courte incision de quelques millimètres est réalisée dans le sillon sous-mammaire pour aspirer la graisse du sein.
Le résultat post-opératoire sera d’autant plus satisfaisant que la peau est élastique et de bonne qualité.
En cas de véritable gynécomastie, la glande mammaire dense et fibreuse, ne peut pas être aspirée et doit être retirée chirurgicalement.
La cicatrice est positionnée idéalement autour de l’aréole (hémi-aréole) ou cicatrice péri-aréolaire complète (tout autour de l’aréole) lorsqu’on décide de retirer un excédent de peau autour de l’aréole.
En cas d’excès cutané important, et surtout si la peau est de qualité moyenne, la cicatrice péri-aréolaire complète doit être associée à une cicatrice horizontale dont la longueur est variable en fonction de l’excès cutané à retirer.
L’intervention dure en général moins de deux heures. Un drain est souvent mis en place pendant l’intervention pour éviter la formation d’un hématome.
Suites opératoires de la gynécomastie
L’hospitalisation dure en générale 24 à 48 heures mais peut être aussi réalisée en ambulatoire dans les gynécomastie de moyenne importance.
Le drain est retiré le lendemain de l’intervention chirurgicale avant la sortie de la clinique, lors du premier pansement.
Des ecchymoses et un œdème sont parfois retrouvés lors du premier pansement et disparaissent spontanément en deux à trois semaines.
Un hématome, malgré le drainage en per-opératoire, est possible le lendemain de l’intervention ou à distance. C’est la raison pour laquelle un gilet compressif est idéalement prescrit pendant un mois ce qui diminue le risque d’hématome en favorisant le ré-accolement cutané.
La maîtrise de la technique chirurgicale, doit faire éviter la correction insuffisante de la gynécomastie avec un excès résiduel de graisse sous-cutanée ou de peau. A l’opposé, une correction chirurgicale excessive peut laisser place à un creux de la région de l’aréole donnant une dépression permanente et inesthétique. Cette dépression qui doit être absolument évitée sera aisément traitée si besoin par un lipofilling mammaire.
Un arrêt de travail est proposé pour une durée de 15 jours. La reprise de l’activité sportive est possible après un mois.
Les consultations post opératoires sont réalisées à 10 jours, 3 mois et un an post opératoire.
Les indications chirurgicales de gynécomastie sont actuellement bien codifiées, et les demandes chirurgicales de cure de gynécomastie sont en nette augmentation depuis l’accès beaucoup plus facile à l’information sur cette intervention.
La prise en charge régulière de la chirurgie du sein chez la femme, tant réparatrice qu’à visée esthétique, permet de choisir la meilleure technique chirurgicale pour traiter la gynécomastie.